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« Mon cher hôte, dit Holkar, vous avez tous les bonheurs, et je donnerais la moitié de mes États pour posséder un ami aussi attaché, aussi fidèle, aussi brave et aussi adroit que Louison… Pour aujourd’hui la chasse est terminée. Demain nous vous trouverons peut-être quelque chose de meilleur… En route. »

On releva le rhinocéros, on le plaça sur un chariot, et l’on reprit le chemin de Bhagavapour.

Pendant ce temps Louison recevait les remercîments de son maître et témoignait par ses bonds la joie qu’elle avait eue de le sauver.

Cependant le retour ne fut pas aussi gai qu’on s’y attendait. Chacun semblait avoir le pressentiment de quelque grand malheur. Corcoran, sans le dire, se reprochait d’avoir consenti à cette chasse ; Holkar se reprochait encore davantage de l’avoir proposée et tous deux craignaient pour Sita.

Tout à coup, à une demi-lieue environ de Bhagavapour, du haut d’une colline d’où l’on voyait la vallée de Nerbuddah et la ville, on aperçut une épaisse fumée qui s’élevait des faubourgs, et l’on entendit un bruit confus, lointain et sourd, où dominaient le tonnerre de l’artillerie, la fusillade et les cris des femmes et des enfants.

« Seigneur Holkar, dit Corcoran, entendez-vous et voyez-vous ? Bhagavapour brûle ou a été prise d’assaut. »