Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ba lourdement à terre comme un chêne déraciné.

En même temps le rhinocéros se dégagea de son adversaire et s’élança pour frapper Corcoran, qui venait d’être renversé comme sa monture.

La situation du capitaine était terrible. Les plus braves chasseurs n’osaient s’approcher, lui-même avait le pied engagé dans les harnais de l’éléphant et ne pouvait se tenir debout.

« À moi, Louison ! » cria-t-il.

Heureusement la tigresse n’avait pas attendu cet appel. Elle suivait la chasse en amateur, et semblait venue seulement pour juger des coups. Mais dès qu’elle vit le danger où se trouvait son ami, elle s’élança d’un bond, tourna autour du rhinocéros, le saisit par les oreilles et le maintint presque immobile malgré tous ses efforts.

Grâce à ce prompt secours, Corcoran put se dégager et se trouva debout en face de son ennemi.

« Bravo ! ma Louison, dit-il. Tiens-le bien… c’est cela… attends, laisse-moi chercher l’endroit vulnérable… Ah ! le voici… »

En même temps, il plaça le bout du canon de sa carabine dans l’oreille du rhinocéros et fit feu. L’animal, blessé à mort, eut une convulsion suprême, fit un effort qui rejeta Louison à quinze pas de là, sur les épaules de l’un des chasseurs, et tomba roide mort.