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veux dire que le danger n’est pas pressant ? Tant mieux, car j’aimerais à dormir un peu. Et toi ? »

La tigresse écarta légèrement ses lèvres surmontées de moustaches plus rudes que la pointe des épées : c’était sa manière de sourire.

Enfin des pas se firent entendre dans la galerie, et Louison retourna vers la porte ; mais le danger ne lui parut sans doute pas digne d’elle, car elle revint se coucher aux pieds de son maître. On frappa à la porte.

Corcoran se leva à demi vêtu, prit son révolver et alla ouvrir. C’était Ali qui venait l’éveiller.

« Seigneur, dit celui-ci d’un air effrayé, le prince Holkar vous prie de descendre. Il est arrivé un grand malheur. Rao, qu’on croyait empalé, a corrompu ses gardiens, et a pris la fuite avec eux.

— Tiens, dit Corcoran, il n’est pas bête, ce Rao ! »

Et tout en parlant, il finissait de s’habiller.

« Eh bien, seigneur, dit Ali, Son Altesse croit qu’il va rejoindre les Anglais, qui sont déjà dans le voisinage. Sougriva les a rencontrés.

— C’est bien, montre-moi le chemin. Je te suis. »

Holkar était assis sur un magnifique tapis de Perse et paraissait absorbé par ses réflexions. À l’entrée du capitaine, il leva la tête et lui fit signe de venir s’asseoir à côté de lui. Puis il ordonna aux esclaves de se retirer.