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— Oui, dit Holkar. Ce moricaud est un homme sûr qui sert de messager à mon ami Tantia Topee.

— Et qu’est-ce que votre ami Tantia Topee ?

— Je vous le dirai demain. Le colonel Barclay ne sera pas ici avant trois jours ; nous avons donc encore deux jours de liberté. Demain, si vous voulez, nous irons à la chasse du rhinocéros. Le rhinocéros est un gibier de prince, et l’on n’en trouverait peut-être pas deux cents dans toute l’Inde. Au revoir, capitaine.

— À propos, dit Corcoran, qu’avez-vous fait de ce Rao ? Ne voulez-vous pas le faire juger ?

— Rao ! dit Holkar. Il est jugé, capitaine. Avant souper, j’ai donné des ordres pour qu’il fût empalé.

— Peste ! s’écria Corcoran, vous êtes expéditif, seigneur Holkar.

— Mon ami, dit Holkar, aussitôt pris, aussitôt empalé ; c’est ma maxime. Ne voudriez-vous pas que j’eusse assemblé une Cour de justice comme celle de Calcutta ? Avant que le procureur eût parlé, que l’avocat eût répliqué, que les juges eussent délibéré, les Anglais seraient peut-être entrés dans Bhagavapour et auraient sauvé la vie à ce coquin, leur complice. Non, non, il s’est laissé prendre ; il paye pour tous.

— Après tout, dit Corcoran en étendant les