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mère, mon fils, comment la nourrirai-je, moi qui suis aveugle comme elle ?

« Ne veuille donc pas encore t’en aller de ces lieux : demain tu partiras, mon fils, avec ta mère et moi. »

Ici la belle Sita interrompit sa lecture. Holkar l’écoutait d’un air pensif. Corcoran lui-même se sentait ému et regardait avec admiration le visage doux et charmant de la jeune fille.

Cependant il était déjà minuit, et Holkar allait congédier son hôte, lorsqu’Ali entra dans la cour et, sans dire une parole, s’avança vers son maître, les mains élevées en forme de coupe.

« Qui est là ? Que veux-tu ? demanda Holkar.

— Puis-je parler ? » répliqua l’esclave en désignant Corcoran d’un regard.

Celui-ci allait se retirer par discrétion, mais Holkar le retint.

« Restez, dit-il, vous n’êtes pas de trop. Et toi, parle vite.

— Seigneur, dit Ali, il vient d’arriver un message de Tantia Topee.

— De Tantia Topee ! s’écria Holkar, dans les yeux de qui brilla une lueur de joie. Qu’il vienne ! »

Le messager entra dans la cour. C’était un fakir, à demi nu, de la couleur du bronze, et dont la physionomie impassible semblait ne connaître ni la douleur ni le plaisir.