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désirer que la lumière se fasse dans son intelligence. Le peuple en général, le peuple ouvrier surtout, doit voir avec faveur ce mouvement, aujourd’hui superficiel et bientôt profond et entraînant, vers l’objet de la vie sociale : le bien-être matériel, la bonne administration civile et le progrès intellectuel ou l’éducation.

Nous applaudissons donc de tout cœur à ce mouvement. C’est le chemin de l’indépendance du pays, chemin détourné si l’on veut, mais semé de roses. Suivons-le avec joie, avec courage et persévérance, en compagnie de tous les hommes de bonne volonté, à quelque parti qu’ils appartiennent. Que le Bas-Canada ne forme qu’un seul homme pour soutenir ce programme.

Il serait sans doute plus pratique, plus rationnel, plus expéditif de convoquer une assemblée nationale composée de délégués patriotiques, choisis par le peuple dans les diverses parties du pays, non pas pour demander, mais pour accepter purement et simplement l’indépendance qu’une métropole, aujourd’hui éclairée et juste, nous offre ; que dis-je ! nous impose presque violemment ; et pour déterminer les conditions d’une nouvelle ère nationale.

Mais contentons-nous pour le moment de constater que le monde marche, puisqu’une phalange patriotique nous donne le spectacle d’un phénomène réjouissant comme celui de traîner à sa remorque les écrivices politiques du torisme édenté, et les tortues sociales du conservatisme, acculées depuis vingt ans au pouvoir.

Gardez-le, messieurs, ce pouvoir chéri ; gardez-le, parce qu’il faut quelqu’un au gouvernail ; oui, gardez-le cet objet de tout votre amour, ce symbole de tous vos désirs, ce secret de toute votre habilité, cette explication de vos