Page:Association du capital et du travail.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45

tandis que si ces deux millions additionnels étaient partagés entre mille individus, l’aisance qui en résulterait pour les classes ouvrières, centuplerait les affaires de tous les marchands et de tous les hommes de profession dans tout endroit où cette excellente distribution de la richesse aurait lieu.

Le moyen équitable par lequel nous pouvons arriver à cette distribution si avantageuse à toutes les classes, mais surtout aux travailleurs. Le moyen si simple, pratique, d’un succès certain, d’une justice exquise, d’un caractère pacifique et d’une essence toute chrétienne, ce n’est pas moi qui l’offre, c’est la conscience humaine, c’est la force sympathique de la charité incarnée, qui nous commandent à tous de nous associer et de nous unir !

Je n’exagère pas : je suis certain de ce que je dis, ma raison en voit la claire évidence et ma conscience rend témoignage à l’exactitude de mes prévisions ; votre bon sens reconnaîtra que tout cela est juste et tout naturel, et confirmera, je n’en ai aucun doute, ma profonde et exacte, conviction. C’est donc à vous, amis ouvriers, de voir à ce que, dans l’agitation qui se fait et le mouvement qui se prépare, votre voix fasse valoir vos droits à la maîtrise du travail et à la propriété du produit, conjointement, tant pour la maîtrise que pour la propriété, avec le capital. Faites en sorte que parmi les législateurs qui confectionneront les lois d’initiative et de protection de notre industrie, il y en ait qui n’oublient pas d’y faire intercaler la clause qui vous garantira contre le servage qui a valu à l’Europe des siècles de misère, suivis aujourd’hui d’une époque de révolutions et de châtiments ; la clause qui fera de vous vos maîtres — qui fera de vous des sociétaires et des propriétaires conjoints des produits de votre travail, — la clause