Par manière d’objection, me donnera-t-on le mérite exclusif d’avoir inventé ce système. Je veux bien qu’on m’accorde de l’avoir appris de mon cœur plutôt que dans les livres et les journaux ; mais cette intuition ne m’a pas été donnée à moi seul, et je pourrais citer à l’appui de la cause que je défends, les plus grands noms de la pensée littéraire, ou de l’industrie ou de la politique, en France, en Angleterre, en Allemagne, et surtout aux États Unis, où Wendell Phillips est le phare brilliant sur lequel se guide le grand mouvement social de l’association du capital et du travail.
Au reste, tous ne proposent pas le même moyen.
Un « Comité de Travailleurs » en Angleterre a proposé, par l’entremise de M. J. Scott Russell, et de M. Ruskin, deux des maîtresses influences de l’Angleterre, au dire même de la Gazette de Montréal, un programme de la législation que le comité réclame sur les bases suivantes, reproduites dans la Tribune de New York du 22 Janvier dernier :
1. La délivrance des familles ouvrières des ruelles lugubres, des allées encombrées et des taudis malsains de nos villes, et leur transplantation dans l’espace ouvert, où, au milieu d’un jardin, dans une maison détachée, dans un air sain et aux rayons du soleil, elles puissent subsister et croître dans la force, la santé et la pureté, sous l’influence d’une demeure bien ordonnée.
2. Pour l’exécution de ce projet, il faut la création d’une organisation parfaite du gouvernement responsable des comtés, des villes et des villages, avec les pouvoirs nécessaires pour l’acquisition et la cession du sol pour le bien commun.
3. Une autre condition du bien-être de l’ouvrier habile,