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assujettir la terre à leur bien-être qu’ils s’en sont donné pour s’assujettir les uns les autres, toutes les parties du monde seraient remplies et soumises aujourd’hui à l’influence de la civilisation et de la vertu, et les maux effroyables que nous voyons développés dans ces centres encombrés auraient été évités. En même temps, on doit faire tous les efforts possibles pour amener une distribution plus équitable, » etc.

Entends-je les précieux et les précieuses faire la moue à l’idée de se trouver sur un pied d’égalité avec l’ouvrier ? Je serais plus sensible à leur objection, si elle avait une raison d’être. Je suis pour l’égalité de droit et non pas pour l’égalité de fait, ou, pour mieux dire, non pour l’uniformité de sentiments. Une bonne éducation, l’instruction, l’élégance et la délicatesse des mœurs des riches n’ont rien que je n’approuve parfaitement, et je ne prétends pas ouvrir tous les salons somptueux de l’aristocratie aux ouvriers dont les mœurs primordiales et l’éducation négligée l’y mettraient considérablement à la gêne, à ce point qu’il n’aimerait guère à se prévaloir d’une telle disposition réglementaire. Non, mais remarquez bien ceci : ce que vous exigez de ceux qui ont la prétention de fréquenter votre société, messieurs les riches, c’est une bonne éducation et des mœurs douces et délicates : eh bien, la distribution de la richesse permettra aux classes ouvrières de s’intruire et de se vêtir élégamment, et l’égalité inaugurée légalement dans l’atelier s’étendra naturellement aux relations sociales. Quoi de plus beau que les rares exemples d’ouvriers s’élevant aux hautes positions industrielles, sociales, politiques et même littéraires ! N’a-t-on pas vu plusieurs présidents de la République Américaine sortir de la position