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donc que la loi ? N’est-ce pas l’expression de la volonté sociale ? Or, la volonté sociale n’a-t-elle pas le droit de prédominer par une loi chaque fois que l’intérêt social et l’ordre public sont en jeu ? Qui peut le nier ? Par conséquent, qui aurait le droit de repousser le projet d’une loi en ce cas-ci, lorsqu’il est si bien prouvé que l’intérêt social comme l’ordre public requièrent impérieusement cette loi ? Le monopole du capital a donné lieu, parce qu’il est dans l’essence de tout monopole de produire ces résultats — à tous les abus, jusqu’à concurrence de tous les vices, de toutes les misères, de toutes les souffrances, de toutes les pestes, de tous les genres de martyrs domestiques, de toutes les dégradations morales et intellectuelles, et c’est après une expérience aussi positive qu’elle était inévitable comme conséquence de la cause d’où elle procède, qu’on objecterait à la réforme proposée la limite naturelle de la loi ? La loi est le contre-poids de l’abus et de la tyrannie. Là où la loi ne règle pas les rapports des hommes, c’est la volonté du plus fort qui domine, sans frein, sans vergogne, sans limites. La loi doit donc statuer tout ce qui est juste. Les inconvénients sont impossibles, les avantages sont évidents. Comme le disait l’hon. M. Sumner, dans son discours pour soutenir le projet de loi restreignant à un seul terme la présidence des États-Unis : C’est un axiôme de la vraie science sociale : « La loi, comme moyen de gouvernement, est incomparablement supérieure à la volonté arbitraire des hommes. » Bref, une loi qui supprimerait l’inégalité des conditions sociales, la misère, le paupérisme, l’ignorance le mécontentement et la révolution, et substituerait à ces maux affreux et déshonorants pour notre époque et pour les classes qui les entretiennent, l’égalité fraternelle, l’aisance,