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de terrain que la seule maison de madame This, ou de l’honorable M. That ; et encore M. et Madame ont ils droit à toute leur maison, tandis-que chaque membre de cette cohue doit se tenir dans son coin, car il n’a aucun droit au delà. »

« Mais ceci n’exprime pas encore tout, continue le correspondant. La maison de madame fait face à Hyde Park et a devant elle, près de deux milles de pays ouvert, rempli d’air frais et vif. Tandis que la cour dont j’ai parlé s’ouvre sur une rue à peine plus large que la cour même, et tout aussi sale ; et cette rue est aussi encombrée que la cour même, et donne de tous côtés sur des cours aussi encombrées et tout aussi dégoûtantes. Madame fait un tour de voiture à Hyde Park chaque après-midi, et passe les mois de l’été dans sa résidence de campagne, aux bains de mer, ou quelque part sur le continent. Le paria de la cour végète dans les régions désespérantes qui l’environnent, matin, midi et soir, et s’aventure rarement dans les parties ouvertes de la ville, ou de la campagne. Le même contraste s’applique aux vêtements, à la nourriture, aux relations et à toute autre partie de la vie sociale des deux classes, ce qui, pour un esprit réfléchi, est un sujet de profondes réflexions. Ces deux classes ne paraissent guère appartenir à la même espèce d’êtres — tant est vaste le gouffre qui les divise. Cependant, ils sont de la même race, un même sang coule dans leurs veines, le même sens humain se trouve chez tous deux. Le grand Créateur est leur Père commun. Dieu leur a envoyé son Évangile également, et l’on trouve trop rarement, parmi ces pauvres déshérités, des exceptions qui s’en prévalent. »