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L’écrivain donne alors une description du quartier de la Banque d’Angleterre, du physique aristocratique, élégant de ses habitants, et du genre magnifique d’existence qu’on y mène.

« Et cependant, continue le correspondant, à cinq minutes de là nous nous trouvons dans les sales passages ou ruelles, encombrées des spécimens humains les plus bas, physiquement et moralement. Les hommes y sont pâles, maigres, faibles des genoux, bas de stature ; ils ont les yeux éteints et dégoûtés et portent souvent l’empreinte de l’ivrognerie et du crime ; les enfants, hélas, pauvres petits ! ils sont sales, sans soins, maladifs et misérables ; les femmes, elles ont l’apparance de l’immoralité, du mécontentement et de la malice. La maison du gin, à l’encoignure, est la seule qui respire l’aisance. Mais quelle dégradation et quelle misère chez ceux qui y entrent et en sortent ! La plus grande partie de ce peuple n’a pas d’ouvrage ou n’en a que très peu, pour lequel il est mal rétribué, et des milliers n’ont pas d’ouvrage du tout pendant plusieurs semaines. »

L’auteur décrit alors les taudis affreux dans lesquels demeurent même les ouvriers les mieux placés et la cherté énorme du loyer. « Ce n’est pas une ou deux rues seulement qui nous offrent ce spectacle, mais rues après rues, en masses solides, chacune paraissant plus noire et plus affreuse que le reste. » L’écrivain suggère ensuite l’émigration comme seul remède ; mais, dit-il, une partie de cette population n’est pas même propre à l’émigration, tant sa dégradation et sa misère sont profondes et irrémédiables. »

Le correspondant nous fait ensuite part des associations