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c’est que le monopole des grands capitaux ruine le petit capitaliste qui veut unir son capital et son travail. Il ne fait le bonheur et la richesse que de quelques mignons dans les arts et dans les professions. Il ne fait aucunement profiter les autres industries, puisqu’il monopolise le capital, l’argent, et qu’il en donne à peine pour vivre aux travailleurs. Tel capitaliste qui vaut un million, n’aura toujours qu’une famille à faire vivre dans l’aisance, même s’il double ce million. Tandis-que ce second million, distribué entre mille indigents, en leur permettant de vivre avec confort, ferait la fortune de tous les artisans, de tous les gens de profession, de tous les marchands de l’endroit où se produirait cette distribution. Les capitaux associés entre eux, en produisant le monopole, sont donc une cause d’appauvrissement général. Tout le contraire arrive, s’ils s’associent avec le travail.

Voilà les raisons qui me détermineraient à repousser l’industrie, si on me l’offrait dans des conditions semblables. Ces raisons prouvent au delà de tout doute qu’il ne suffit pas à un pays d’avoir une grande industrie manufacturière pour donner au peuple qui l’habite le bien-être physique et moral, le développement intellectuel, enfin tout ce qui constitue la vraie civilisation, au point de vue de la raison humaine et de la conscience divine.

Les faits viennent à l’appui de ces raisons, et l’histoire du monde où l’industrie ne date pas d’hier, en est le lugubre et effrayant témoin.


V.

À quoi l’Europe doit elle la misère qui ronge ses populations, l’agitation qui la trouble, les violences