de plus associable que deux capitalistes, excepté trois, excepté cent, excepté tous. De cette cohésion, de cette association, naît le monopole : une puissance exagérée, un despotisme complet, absolu, inique, comme l’exemple de l’Europe manufacturière ne le prouve que trop. Les grands capitaux associés exploitent d’autant plus impunément l’ouvrier que les souffrances de celui-ci, en n’appelant que la pitié d’une association, n’appellent la pitié de personne. Les capitalistes n’associent pas leurs consciences, ils n’associent que leurs capitaux. Une telle association est un vaste estomac, et n’a pas plus d’entrailles qu’un coffre-fort.
Vérité troisième. — L’association des gros capitaux peut certainement produire une grande industrie, mais si elle a fait dans ces conditions la richesse et la gloire factices de quelque nation, ça été aux dépens du confort des ouvriers et de leur développement intellectuel, et au prix des souffrances, de la misère et de l’ignorance de la masse des travailleurs.
Vérité quatrième. — En résumé, l’association des capitaux produit le plus redoutable, le plus vorace, le plus insensible, le plus cruel de tous les tyrans ; le monopole ; et le travail salarié la plus misérable de toutes les existences physiques, et l’assujettissement moral le plus absolu : l’esclavage de la conscience. Le monopole est maître de l’âme et du corps du travailleur. Le travailleur subit l’action contrôlante du monopole en tout : religion, éducation, condition d’existence physique, politique, sociale, domestique. Il atteint le travailleur jusque dans ses enfants, et ce n’est pas son moindre tort que d’être le promoteur le plus déplorablement réussi de la prostitution.
Vérité cinquième. — Il est encore une autre considération :