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Disoient : « Ne sauroit-on l’attirer parmi nous ?
De nos plus beaux troupeaux elle seroit la teste. »
Mais elle, qui fuyoit et le monde et le bruit,
Ne vouloit pas sortir de son petit réduit.
     Dans ce réduit, hélas ! que faisoit-elle ?
Rarement son lion se trouvoit auprès d’elle[1].
             Elle avoit un chat et un chien
             Qui faisoient tout son entretien.
Ils caressoient souvent cette bonne maîtresse,
     Qui leur rendoit caresse pour caresse.
         Mais enfin le chat et le chien
         Ne peuvent longtemps être bien.
L’un voulant chasser l’autre, il se fait du désordre.
En vain elle défend d’esgratigner, de mordre ;
Les méchants animaux deviennent furieux.
         Elle se jette entre les deux.

  1. Nous ne rapportons pas les notes assez nombreuses du manuscrit, qui feroient double emploi avec le commentaire qui va suivre. Ici encore le copiste remarque que la Princesse étoit fort négligée de son mari. Il donne plus loin la Princesse pour une femme d’un « esprit extraordinaire. »