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Se mêle encor dans mes tourments
Au son des fouets, au bruit des ailes,
Au feu cuisant des étincelles
Que sur ma chair chassent les vents.

Tu croyais donc sur cette roue,
Tyran des cieux et des enfers,
En enchaînant un corps de boue
Charger l’âme des mêmes fers ?
Elle se rit de ta puissance,
Cette âme altière ; elle s’élance
Jusqu’au pied de ton trône d’or.
Elle vole, à ta main jalouse
Arrachant ta divine épouse,
Sous tes yeux l’embrasser encor.

Oui, dans ces gouffres de misère
Où ton pied m’a précipité,
Je jouis plus de ma chimère,
Que toi de la réalité.
Seul possesseur de ta déesse,
En ses bras la langueur t’oppresse ;
Et, roi suprême, être éternel,
En vain tu cherches dans ton âme
Une étincelle de la flamme
Qui dévora l’humble mortel.

Ah ! toi-même, ô dieu trop sévère,
En mon sein pourquoi l’allumer,