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XXX
histoire

Ce fut ſans doute pour témoigner de ſon retour à la foi chrétienne qu’il compoſa ce Sonnet :


Grand Dieu, tes jugemens ſont remplis d’équité[1]


Malheureuſement pour Des Barreaux, comme poète & comme chrétien, la paternité de ce Sonnet lui eſt fort conteſtée : La Monnoye doutait qu’il en fût l’auteur ; Voltaire, dans Le Siècle de Louis XIV, le nie poſitivement & attribue le Sonnet de La Pénitence à l’abbé de Lavau.

Mathurin Regnier, après avoir été, comme Des Barreaux, un libertin, fit auſſi des Sonnets dévots, ſur la fin de ſa vie[2].

La ſplendeur du Sonnet s’éteignit en France avec le xviie ſiècle. Ronſard, Olivier de Magny, lui avaient valu des honneurs royaux ; il avait, au temps de Voiture & de ſa petite école, tourné toutes les têtes ; enfin la caricature s’en empara & marqua le premier terme de ſa décadence. Scarron, le père de la poéſie burleſque, dont la perſonne même était l’incarnation du genre, obtint le ſuccès du ridicule avec ce Sonnet, demeuré fameux ſous le titre de Sonnet comique :

  1. Voyez le Sonnet p. 58 de ce recueil.
  2. Voyez le Sonnet p. 36 de ce recueil.