Page:Asselineau - Le Livre des sonnets.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXIII
du sonnet


La Terre en la voyant fit mille fleurs éclore,
L’Air fut par tout remply de chants mélodieux,
Et les feux de la Nuit pâlirent dans les Cieux
Et crûrent que le Iour recommençoit encore.

Le Soleil qui tombait dans le ſein de Thetis,
Rallumant toutacoup ſes rayons amortis,
Fit tourner ſes chevaux pour aller apres elle,

Et l’empire des Flots ne l’eût ſeu retenir ;
Mais la regardant mieux, & la voyant ſi belle,
Il ſe cacha ſous l’Onde, & n’oſa revenir. »


On connaît le Sonnet de Malleville :


Le ſilence regnait ſur la terre & ſur l’onde [1],
...............


Parmi les Sonnets rapportés par Ménage dans ſon commentaire, il s’en trouve un ſecond de Voiture, deux autres de Malleville ; les autres concurrents ſont Francefco Rainerio, gentilhomme milanais, ſecrétaire de Paul III ; Ménage ; Mareſcal, de l’Académie françaiſe ; Triſtan-l’Hermite ; enfin, un anonyme, & de Rampalle qui, par exception, fit un Madrigal au lieu d’un Sonnet.

La querelle des Jobelins & des Uranins marque la ſeconde période éclatante de l’hiſtoire du Sonnet.

  1. Voyez le Sonnet p. 47 de ce recueil.