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Sonnet 55.

Ce ſonnet, qui n’a pas été imprimé du vivant de Corneille, fournit de nombreuſes variantes. Le texte que nous avons choiſi eſt le plus ancien ; il eſt écrit de la main de Gaignières, ainſi que le nom P. Corneille qui le termine, & appartient à la Bibliothèque nationale, Ms. f. Gaignières, 22557, 14.

Il a été remanié par Voltaire de la façon qui ſuit :


Sous ce marbre repoſe un monarque ſans vice,
Dont la ſeule bonté déplut aux bons François ;
Ses erreurs, ſes écarts vinrent d’un mauvais choix,
Dont il fut trop longtemps innocemment complice.

L’ambition, l’orgueil, la haine, l’avarice,
Armes de ſon pouvoir nous donnèrent des loix ;
Et bien qu’il fût en ſoi le plus juſte des Rois,
Son règne fut toujours celui de l’injustice.

Fier vainqueur au dehors, vil eſclave en ſa cour,
Son tyran & le nôtre à peine perd le jour,
Que juſques dans la tombe il le force à le ſuivre ;

Et par cet aſcendant ſes projets confondus,
Après trente-trois ans ſur le trône perdus,
Commençant à régner, il a cessé de vivre.


Sonnet 56.


Diverſitez curieuſes, pour ſervir de récréation à l’eſprit. Huitième Partie. Suivant la Copie de Paris. Amſterdam, André de Hoogenhuyſen. 1699.

Le ſonnet, anonyme dans ce recueil, eſt précédé de cette note : « Sonnet ſur la Paſſion de Jesus-Christ : Et in-