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Comedie pour y employer un Sonnet qu’il avoit fait pour une Demoiſelle qu’il aimoit. Cette Piece dans laquelle eſt traitée toute l’aventure, & qu’il intitula Melite, eut un ſuccès extraordinaire. »

Le nom de cette Demoiſelle eſt révélé par Le Moréri des Normands, manuſcrit de J.-A. Guiot de Rouen, conſervé à la bibliothèque de Caen : « Le plaiſir de cette avanture détermina Corneille à faire la comédie de Melite, anagramme du nom de ſa maîtreſſe… la demoiſelle Milet, très-jolie Rouennaiſe. »

Ainſi déterminé, Corneille ne manqua pas d’introduire le Sonnet dans ſa pièce (Acte II, Scène iv).


Sonnet 53.

Ce ſonnet ſe trouve dans l’épitre adreſſée à la Reine Régente, en tête de la tragédie de Polyeucte (éd. 1643). Corneille loue Anne d’Autriche de ſa prudence, de ſes ſoins, des bons conſeils qu’elle a pris, des grands courages qu’elle a choiſis pour les exécuter, de ſa gloire acquiſe, de la priſe de Thionville. Puis il ajoute : « Permettez que ie me laiſſe emporter au rauiſſement que me donne cette penſée, & que ie m’ecrie dans ce tranſport :


Que vos ſoins, grande Reine, enfantent de miracles… »


Sonnet 54.

La Vie de Damoiſelle Elisabeth Ranquet. A Paris, Chez Charles Savreux… 1655.

Ce ſonnet a pour titre : Sur la mort de Damoiſelle Elisabeth Ranquet, femme de Nicolas du Chevrcul, Eſcuyer ſieur I