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qui peut bien en avoir été le prototype. C’eſt le dixième des Sonnets ſur la conualeſcence de M. L. G. Damoiſelle D. S. M.

Voici ce ſonnet de A. D. C. (Antoine de Cotel, Conſeiller au Parlement de Paris) :


Tulene, & ſon eſtat, font eſteincts d’vn coup, Sire.
Toutesfois (s’il vous plaiſt) encore eſt-il en vous
De les faire reuivre ; il eſt aſſez de ſouls,
Et trop de demandeurs, pour vous faire encor rire.

Entre vn pœte, & vn fou, il y a peu à dire :
Chacun d’eux eſt mocqué, & ſe mocque de tous.
L’vn eſt fouuent deſpit, l’autre eſt prompt à courrous :
Chacun d’eux dict, & va, où ſon plaiſir le tire.

L’vn porte vn gay chappeau, l’autre des bonnets verts :
Chacun aime ſon chant : l’vn ialoux de ſes vers,
L’autre de ſa marotte, on ne ſçauroit desfaire.

Ils different pourtant d’vn ſeul poinct en viuant :
Car l’on dict que fortune aide aux fouls bien ſouuent,
Et qu’aux pœtes elle eſt quaſi touſiours contraire.


Sonnet 32.

C’eft le VIIe des neuf ſonnets qui ont pour titre général : Les Neuf Muſes Pyrenees, preſentees par G. de Saluſte, Sieur du Bartas, au Roy de Navarre.

Ce recueil de ſonnets eſt à la ſuite de : Premiere Sepmaine ou Creation du monde de Guillaume de Saluſte, Seigneur du Bartas… A Rouen, de l’imprimerie De Raphaël du Petit Val, Libraire & Imprimeur du Roy. 1602.