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et variantes

Ce ſonnet eſt au Premier liure des Amours,

« Ronſard identifie ſa maitreſſe Caſſandre avec l’antique prophéteſſe de ce nom, & ſe fait prédire par elle ſes deſtinées, qui ſe ſont accomplies juſqu’à la lettre. Il mourut en effet tout infirme & caſſé dans un âge peu avancé encore. Ses neveux ont ri de ſes ſoupirs, & il a été la fable du vulgaire. » (Sainte-Beuve.)

Cette Caſſandre était une demoiſelle de Blois. Ronſard a dit (l. I des Amours) :


Ville de Blois, naiſſance de ma Dame.


Sonnets 5, 6 & 7.

Mêmes Œuures. Le ſecond liure des Amours.

Nous ne connaiſſons de Marie ni ſa famille ni ſon nom. Nous ſavons ſeulement qu’elle était de Bourgueil, en Anjou, & qu’elle avait ſeize ans lorſque Ronſard s’éprit d’elle. Le portrait qu’il en fait eſt vague & charmant (l. II des Amours) ;


Marie, vous auez la iouë auſſi vermeille
Qu’vne roſe de May, vous auez les cheueux
Entre bruns & châtains, friſez de mille neuds,
Gentement tortillez tout autour de l’oreille.

Quand vous eſtiez petite, vue mignarde abeille
Sur vos léures forma ſon nectar ſauoureux,
Amour laiſſa ſes traits en vos yeux rigoureux,
Pithon vous feit la voix à nulle autre pareille.