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Lequel par vous fut quitte & abſoluz,
Combien qu’il euſt au diable faict promeſſe :
Preſervez moy, que point je ne face ce,
Vierge portant, ſans rompure encourir,
Le ſacrement qu’on célèbre à la meſſe ;
En ceſte je vueil vivre & mourir.

Femme je ſuis povrette & ancienne,
Ne riens ne ſçay : oncques lettre ne leuz
Au mouſtier voy, dont ſuis parroiſſienne,
Paradis painct, où ſont harpes & luz,
Et ung enfer ou damnez ſont bouilluz.
L’ung me faict paour, l’autre joye & lieſſe.
La joye avoir faictz moy, haulte déeſſe,
A qui pècheurs doivent tous recourir,
Comblez de ſoy, ſans ſaincte ne pareſſe
En ceſte foy je vueil vivre & mourir.


ENVOY.


Vous portaſtes, vierge digne princeſſe,
Jésus régnant, qui n’a ne fin, ne ceſſe.
Le tout puiſſant, prenant noſtre faibleſſe,
Laiſſa les cieulx, & nous vint ſecourir ;