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S’ils ſe vantent coucher ſoubz le roſier,
Ne vault pas mieulx lict coſtoyé de chaiſe ?
Qu’en dictes vous ? faut-il à ce muſer ?
Il n’eſt tréſor que de vivre à ſon aiſe.

De gros pain bis vivent, d’orge, d’avoyne ;
El boivent eau tout au long de l’année.
Tous les oiſeaulx d’icy en Babyloine,
À tel eſcot, une ſeule journée
Ne me tiendroient, non une matinée.
Or s’eſbate, de par Dieu, Franc Gontier,
Hélene o luy, ſoubz le bel Eſglantier,
Si bien leur eſt, n’ay cauſe qu’il me poiſe.
Mais quoy qu’il ſoit du laboureux meſtier,
Il n’eſt tréſor que de vivre à ſon aiſe.


ENVOY.


Prince, jugez, pour tous nous accorder ;
Quant eſt à moy, mais qu’à nul n’en deſplaiſe,
Petit enfant j’ay oüy recorder
Qu’il n’eſt tréſor que de vivre à ſon aiſe.


François Villon