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XXIII
DE LA BALLADE


appartenir en propre an Chant-Royal. Citait un hommage, un renvoi au poète couronné du précédent concours, qui prenait le titre de Roi & donnait la matière, le ſujet du concours ſuivant, & non, comme on pourrait le croire d’abord, une dédicace au prince régnant, ſouverain du pays.

Pourtant cette formule courtoiſe & galante pouvait-elle exiſter d’ailleurs ? Je crois qu’on pourrait trouver des exemples dans les chanſons du xiiie ſiècle. Il eſt notamment une chanson du roi Thibaut commençant ainſi ;


Chanter m’es tuet, que ne m’en puis tenir,


chanſon en ſtrophes de huit vers, ſans refrain, & qui ſe termine par une demi-ſtrophe, dont voici le premier vers :


Dame, mercy, qui toz les biens avés.


N’eft-ce pas là une forme d’envoi ?

Henry de Croï parle du Chant-Royal, mais brièvement & comme pour mémoire, après s’être longuement étendu & complu dans ſon analyſe de la Ballade : — « Champt Royal, dit-il, ſe recorde aux Pays où ſe donnent cou-