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XXII
HISTOIRE


mille fois avec un grand applaudiſſement du roy & des princes. »

Saint-Amand, dans le petit traité hiſtorique qui précède les Nobles Triolets, opine que ce nom leur a été donné autant parce qu’ils le chantaient à trois (en trio), ſelon la vieille mode du théâtre, qu’à cauſe du vers qui s’y répète trois fois.

Y eût-il de l’équivoque ſur ce point au ſujet du Triolet, ou du Sonnet même, il ne ſaurait y en avoir pour la Ballade dont le nom dénonce trop clairement l’origine : ballets, danſes.

C’eſt donc ſur un air noté, connu, populaire, ſur un air à danſer qu’aura été réglé cet entrelacement de rimes que Boileau déclare capricieuſes, lui qui pourtant trouvait de la naïveté dans la complication du Rondeau.

C’eſt ſans doute auſſi un air noté qui aura ſervi de modèle au Chant-Royal, contemporain de la Ballade, & qui peut-être lui a fourni l’Envoi qu’elle n’a pas à l’origine.

Lequel est l’aîné, du Chant-Royal ou de la Ballade ? On ſerait tenté de croire que c’eſt le premier, ſi l’on ne conſidérait que l’Envoi. L’Envoi, — l’Envoy de Prince, comme dit de Croï, — ce gentil appendice, cette adreſſe reſpectlueuſe & gracieuſe, ſemble bien en effet