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XIX
DE LA BALLADE


ment réimprimé, comme je l’ai dit en note, au commencement de ce ſiècle, On peut néanmoins juger de l’importance de la Ballade au xve ſiècle par l’étendue qui lui eſt accordée dans un traité de poétique ou le Rondeau n’eſt encore que le Rondeau ſimple, le Rondel de Charles d’Orléans, & où le Sonnet n’eſt même pas nommé.

Le Sonnet, en effet, n’a eu tout ſon luſtre qu’au ſiècle ſuivant ; & ce n’eſt guère qu’à la fin du xve ſiècle que le Rondeau a reçu ſa forme définitive, La Ballade les a précédés l’un & l’autre de deux cents ans dans la gloire. Le xive ſiècle fut ſa période d’éclat & d’honneur. Elle eſt alors le genre préféré & adopté, le genre des genres, le patron claſſique populaire de l’inſpiration poétique. On faiſait des rimes ſous le titre de Livre des cent ballades, ſignées de noms divers & quelquefois illuſtres, L’un de ces recueils, ſignalé par M. Paulin Paris[1], porte les noms de Jean de Werchin, ſénéchal de Hainaut, Philippe d’Artois, Jean Boucicaut, duc d’Orléans, duc de Berry, La Trémouille, Bucy, le bâtard de Coucy, &c. Au moment où Antoine Vérard imprimait l’Art & Science de rhétorique, la Ballade avait déjà ſes illuſtrateurs, Jean de

  1. Manuſcrits de la bibliothèque du roi, t. VI. de la bibliothèque du roi, t. VI.