Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XVII
DE LA BALLADE


préciſes qui n’ont pas varié depuis. Ces règles ſont les mêmes que nous avons rappelées tout à l’heure, pour les faire appliquer au pédant Vadius. Pourtant le précepteur du xve ſiècle eſt autrement explicite & autrement minutieux que nous ne l’avons été. Il reconnaît d’abord trois eſpèces ou trois variétés de Ballades, Ballade commune, Ballade balladante et Ballade fratriſée. De ces trois variétés la Ballade commune eſt le type. C’eſt par celle-là qu’il commence, & c’eſt ſous ce nom qu’il développe les règles compliquées qu’une monographie ne ſaurait ſe diſpenfer de citer, au moins en réſumé :

« Ballade commune doict avoir refrain & trois couplets & Envoy de Prince, duquel refrain ſe tire toute la ſubſtance de la Ballade. Et doit chacun couplet par rigueur d’examen avoir autant de lignes que le refrain contient de ſyllabes. Si le refrain a huit ſyllabes, la Ballade doit être formée de vers huictains. Si le refrain a neuf ſyllabes, les couplets ſeront de neuf lignes, &c. » Ce n’eſt pas tout : de même que l’étendue du refrain gouverne l’étendue de la ſtrophe, de même le plus ou moins de longueur de la ſtrophe régit & modifie la correspondance & l’entrelacement des rimes : dans la ſtrophe de huit vers les rimes ſont ſimplement