principes rigoureux deſquels dépend la perfection
de la Ballade. Voilà ce qu’aurait fait
Vadius, en poëte exact & inſtruit des bonnes
traditions ; & ainſi il eut rectifié d’avance la
définition du dictionnaire de l’Académie qui, au
mot Ballade, n’indique ni le nombre des
flrophes, ni leur meſure, & qui ne parle pas de
l’Envoi.
Il va ſans dire que cette Ballade ſuppoſée n’eût eu d’autre ridicule que celui de ſon auteur, de même que le Sonnet du carroſſe ne fait rire qu’aux dépens de Triſſotin,
La Ballade eſt donc un genre ſpécial, ayant ſa forme propre, ſes lois fixes & inviolables. C’eſt de plus un genre national, né du ſol, non moins que le Rondeau né gaulois, ni que le Sonnet, invention des vieux trouvères, rapporté, & non apporté, de Florence par Du Bellay. Peut-être même eſt-elle l’aînée de l’un & de l’autre ?
Le premier traité de poétique imprimé en français, celui de Henri de Croï, publié par Antoine Vérard, en 1493[1], en donne les règles
- ↑ L’Art et Science de rhétorique pour faire Rigmes & Ballades. Paris, imp. par Anthoine Vérard, in-4o gothique. Réimpr. par Crapelet en 1832.