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de Dieu ou Déeſſe, Roy ou Royne, Seigneur ou Dame ; laquelle autant ingenieuſement deduitte que trouvée, ſe doit continuer iuſques à la fin le plus pertinemment que faire ſe peut : & conclure en fin ce que tu pretens toucher en ton allégorie auec propos & raiſon. Sa ſtructure eſt de cinq couplets vnifones en ryme, & eſgaulx en nombre de vers, ne plus ne moins qu’en la Ballade : & d’vn Enuoy de moins de vers ſuyuant la proportion mentionnée au chapitre précèdent. Mais il a plus de certitude, car peu de Chans Royaux trouueras tu autres que de onze vers au couplet, & conſecutiuement de ſept à l’Enuoy, ou de cinq, ſelon que l’interpretation de l’allegorie requiert. Car couſtumierement l’Enuoy du Chant Royal porte la déclaration de l’allegorie qui y a eſté deduicte, & par là cognoit ou ſi pertinemment & proprement la ſimilitude de l’allegorie eſtre accomodée à ce que declare l’Enuoy. Lequel ainſi comme en la Balade commence par ce mot, Prince : & repete auec congrue & pertinente coucluſion le refrain qui aura par deuant finy chaſcun des cinq couplets de meſme propriété & coherence que i’ay dit en la Balade…

Retien que tu ne liras point de Chant Royal fait d’autres vers que de dix ſyllabes. Note d’auantage, que l’elegance & pertinente deduction de l’allegorie eſt la première vertu du Chant Royal : la ſeconde, la coherence du refrain à chaque couplet.

Or liras tu en Marat entre ſes œuvres des tiltres d’autres chantz : chantz paftauraux, chantz nuptiaux, chantz de joye, chantz de follie, & femblables intitulés