Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour les tourmens dont je ſuy fortunes ;
      Je hez ma conception,
Et ſi mardi ma conſtellacion,
Où fortune me fiſt naiſtre premier,
Quand je me voy de touz maulx priſonnier.


Et eſt ceſte Balade léonine par ce qu’en chaſcun ver elle emporte ſillabe entiere, auſſi comme dolente & preſente ; conception & conſtellacion.


autre balade.


De tous les biens temporels de ce monde
Ne ſe doit nulz roys ne ſires clamer,
Puiſque telz ſont que fortune ſur onde,
Qui par ſon droit les puet ſouldre & embler ;
Le plus puiſſant puet l’autre déferler,
Si qu’il n’eſt roy, duc, n’empereur de Romme,
Qui en terre puiſt vray tiltre occuper
Ne dire ſien, fors que le ſens de l’omme.


Cette Balade eſt moitié léonine & moitié ſonant, ſi comme il appert par monde, par onde, par omme, par Romme, qui ſont plaines ſillabes & entières. Et les autres ſonans tant ſeulement, où il n’a point entière ſillabe, ſi comme : clamer & oſier, où il n’a que demie ſillabe, ou ſi comme ſeroit préſentement & innocent. Et ainſi ès cas ſemblables puet eſtre congneu qui eſt léonine ou ſonnant.