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Supérieure au pouvoir du mal avait pris alors une forme préciſe dans la légende tant répétée de la Vierge & de la Licorne. La Licorne, qu’on voyait dès le xie siècle ſculptée à côté du Baſilic, ſur les murs des égliſes était, diſent les Beſtiaies, un cheval-chèvre d’une blancheur immaculée. Elle portait au front une merveilleuſe épée. Les veneurs la voyaient paſſer dans les clairières ; ils n’avaient jamais pu l’atteindre, tant elle était rapide. On ſavait toutefois que, ſi une vierge, aſſiſe dans la forêt, appelait la licorne, la bête obéiſſait, inclinait la tête ſur le giron de l’enfant, ſe laiſſait prendre, enchaîner par d’auſſi faibles mains. Mais la Licorne tuait la fille « corrompue & non pucelle ».

Voilà ce qui était conté par toutes gens, écouté en friſſonnant, retenu & rêvé pendant de longues veillées. Tous avaient vu la Licorne en quelque image taillée ou peinte ; quelques-uns l’avaient reconnue de loin, dans les huiliers, aux heures douteuſes. (Anatole France, la Mission de Jeanne Darc.)


Ballade à Christofle de Refuge, p. 67.


Chants royaux, Oraiſons & autres petits Traités, par Guillaume Crétin. Paris, Simon du Bois, pour Galliot du Pré, 1527. In-8o gothique,


Ballade de Jean Marot
p. 70 et suivantes.


Œuvres de Clément Marot, avec les ouvrages de Jehan Marot ſon père, à La Haye m, dcc. xxxi. in-4o, tome 4.