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Et longs & fins, & lourds, par parenthèſe,
À n’y pas croire. Ô la riche toiſon !
À la tenir on ſait ce qu’elle pèſe.
Le bon Dieu gard’ ma commère Alizon !

Oh ! comme fuit cette enfance éphémère !
Mon Alizon, dont les cheveux flottants
Etaient ſi fous, regarde, en bonne mère,
Ses petits gars, forts comme des titans,
Courir pieds nus dans les prés éclatants.
Elle travaille, aſſiſe ſur ſa chaiſe,
Ne croyez pas ſurtout qu’elle ſe taiſe
Plus qu’un oiſeau dans la belle ſaiſon,
Et ſa chanſon n’eſt pas la plus mauvaise.
Le bon Dieu gard’ ma commère Alizon !


ENVOI.


Avec un rien, on la fâche, on l’apaiſe.
Les belles dents à croquer une fraiſe !
J’en étais fou pendant la fenaifon.
Elle eſt mignonne & vit quand on la baiſe,
Le bon Dieu gard’ ma commére Alizon !


Théodore de Banville.