Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ballade des Pendus

Sur ſes larges bras étendus,
La forêt où s’éveille Flore,
A des chapelets de pendus
Que le matin careſſe & dore.
Ce bois ſombre, où le chêne arbore
Des grappes de fruits inouïs
Même chez le Turc & le More
C’eſt le verger du roi Louis.

Tous ces pauvres gens morfondus,
Roulant des penſers qu’on ignore,
Dans les tourbillons éperdus
Voltigent, palpitants encore.
Le ſoleil levant les dévore.
Regardez-les, cieux éblouis,
Danſer dans les feux de l’aurore.
C’eſt le verger du roi Louis.