Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Devant ſa porte, en paſſant par la rue,
Et mieux vouldroit tirer à la charrue
Qu’avoir tel peine, ou ſervir un maſſon.
Bref, ſi jamais j’en tremble de friſſon.
Je fuis content qu’on m’appelle Caillette ;
C’eſt trop ſouffert de peine & marriffon
Pour le plaifir d’une jeune fillette.

Je quicte tout, je donne, je reſigne
Le don d’aymer, qui eſt ſi cher vendu.
Je ne dy pas que je me determine
De vaincre Amour, cela m’eſt deffendu,
Car nul ne peult contre ſon arc tendu.
Mais de ſouffrir choſe ſi mal congrue,
Par mon ſerment, je ne ſuis plus ſi grue.
On m’a aprins tout par cueur ma leçon :
Je crains le guet, c’eſt un maulvais garſon
Et puis de nuyct trouver une charrette,
Vous vous caſſez le nez comme un glaçon
Pour le plaiſir d’une jeune fillette,


ENVOY.


Prince d’amour regnant deſſoubz la nue,
Livre la moy en un lict toute nue,