Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ains ſemble à maints que de Dieu n’ont que faire
Nul ne diſpute encore un arrien,
Un idolaſtre ou un lutherien :
Et les prelatz, que font-il ? groſſe chere.

De guerroyer les Turcs & Mécreans,
N’eſt plus propos, quoi qu’ils nous preſſent bien,
Ni de mourir comme fit ſaint Laurens ;
Autres auffi, pour la foi d’un chrétien,
D’alimenter un pauvre comme un chien,
Ou un oiſeau ou quelque bourdeillere,
Nul n’y a l’œil, ains d’un rude maintien,
Sont dechaſſés des huis ſans dire rien ;
Et les prelatz, que font-ils ? groſſe chere.


ENVOY.


Prince, qui es maiſtre aſtrologien,
Pour voir qui giſt au cœur du peuple tien,
Tu vois qu’on met ce de devant derrière ;
Tous les eſtats, par mechant entretien,
De t’offenſer font leur quotidien ;
Et les prelatz, que font ilz ? groſſe chere.


Eustorge de Beaulieu.