Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le plus fort n’eſt hault ouvraige entreprendre,
Mais fault penſer comment le vent varie ;
Les faictz d’Amour ſont œuvres de faerie,
Ung jour croyſſans, l’autre fois en decours :
Soient gens de ville, de chaſteaulx ou de cours.
Si quelqu’un vient dont vous ſoyez en doubte.
Et faulte vient ; pour principal recours,
Faictes ſemblant de jamais n’y veoir goutte.

Considérez, ſi femme voulez prendre,
Par quel chemin il fault qu’on la charrye ;
Si faulte faict, & la voulez reprendre,
Elle ſera forcenée & marrye.
Soyez dolent, il fauldra qu’elle rye ;
Soyez joyeux, elle fera ſes tours ;
Si en uſant de ruses & deſtours,
Bien cognoiſſez que de vous ſe deſgoutte,
Et faulte vient ; pour principal recours
Faictes ſemblant de jamais n’y veoir goutte.


ENVOY.


Couſin, ſachez que à Paris & à Tours,
Voire à Lyon, chapperons & attours