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fant à la pensée de Sabine heureuse, et heureuse par lui. Il riait. Son cocher n’allait pas assez vite. Puis par moments une crainte le saisissait. Ne courait-il pas à un nouveau danger plus grand et plus redoutable ? Sans qu’il voulût encore se l’avouer, Noël le sentait, il aimait Sabine. Il entendait gronder en lui la passion de l’homme de trente ans, autrement violente que l’est celle de l’adolescent.

« Elle est jeune et belle ! » se disait-il. « Quel danger pour moi que sa reconnaissance ! » Mais cette appréhension vague d’un nouveau malheur qui n’était en somme que pour lui, disparaissait vite devant l’évocation radieuse de Sa-