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qui jette son dernier appel à l’immensité et aux ténèbres. Cette page amère, où les fautes se confessaient sans excuse, où le malheur s’avouait sans espoir, avait dû être écrite, Noël le pensa du moins, à ces heures silencieuses de la nuit où les réalités nous apparaissent en quelque sorte sous forme de spectres, cernées par la lumière lunaire et enlaidies par la terreur de l’isolement. Sa brièveté même dénotait la hâte d’en finir et la crainte de ne pouvoir aller jusqu’au bout. Sabine s’accusait elle-même. Elle reconnaissait avoir donné à Noël le droit de la haïr et de la mépriser, et pourtant elle s’adressait à lui comme à l’être dont la généro-