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vait s’ouvrir et battre en liberté. Là, si à travers l’engourdissement d’esprit causé par la digestion du travail le fantôme de sa première maîtresse apparaissait à sa pensée, il l’accueillait, et se plaisait dans une rêverie ininterrompue à reconstruire jour par jour l’édifice de sa vie laborieuse. Il se demandait quelle eût été sur sa destinée l’influence de cette affection qu’il rêvait alors si dévouée et si vraie. L’eût-elle fait plus fort, plus ardent, plus ambitieux ? Ou bien, fondant tous ses désirs et toutes ses ambitions dans les jouissances idéales de l’amour, eût-il été simplement plus heureux ? Rêverie d’autant plus profonde, d’autant plus at-