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corrigé, du dernier surtout. Nous avions derrière nous, en entrant dans la vie, un soleil de poésie et de gloire qui nous donnait le vertige. Nos aînés ont été heureux ; ils ont vécu en pleine lumière. Nous n’avons eu que le reflet ; mais ce reflet même était éblouissant.

C’est pour cela sans doute que notre premier sentiment, notre première folie peut-être, a été l’admiration. L’admiration religieuse, exaltée, fervente comme un culte. Scandale et douleur pour nous, quand nous avons vu les générations nouvelles procéder par le dénigrement et le ridicule envers ceux dont nous avions fait nos dieux ! Nous n’admirions pas seulement les Raphaël, mais les Elvire. Être glorieux et être aimés, n’était pour nous qu’une