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tions et dans les passions du présent. Je comparerais même les ridicules ; car une époque se juge aussi bien par ses travers que par ses vertus, les uns n’étant le plus souvent que l’envers des autres.

Assurément il est très-ridicule, par exemple, de passer une nuit sous une fenêtre et de pleurer un matin dans les bras d’un ami, en lui disant : Elle ne m’aime pas ! Très-ridicule encore de rêver la gloire au collége, et de se jurer à quinze ans, comme l’a rapporté Sainte-Beuve, d’être grand poète ou de mourir. Peut-être est-il ridicule aussi de se sentir ému en montant l’escalier d’un homme célèbre, et de n’oser lui parler. Que veut-on ? C’était les défauts du temps : on s’est bien