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en devoir d’écrire à la pauvre Lydie, pour l’instruire de ma résolution. Je terminai en lui conseillant d’épouser Gatien.

Cela fait, je sortis de la maison et je m’acheminai vers la rivière.

Il était à peu près la même heure que lorsque j’avais pris, pour la première fois, congé de la vie. Seulement, comme on était en août, la nuit était plus chaude. Ce qui diminuait d’autant le mérite de l’entreprise.

Je restai quelque temps assis sur la grève, m’interrogeant, tâchant de surprendre au fond de mon cœur quelque regret à la vie que j’allais quitter. Mais mon cœur n’était que ruines ; j’eus beau frapper, il n’en sortit pas même un soupir.

Je n’eus donc plus qu’à fermer les yeux, croiser les bras et m’abandonner au courant…


Voisin, le jour nous chasse. Le coq a chanté, séparons-nous. Demain ce sera mon tour d’écouter. Tâchez que votre histoire soit moins ennuyeuse et aussi instructive que la mienne.

Encore quatorze heures de séjour sous cette affreuse pierre !

— À demain.