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LE VENGEUR CÉLESTE.

chaque volume qu’il voulait voir ; il l’ouvrait, le retournait, et avec un sourire et de petites exclamations de dédain, le remettait en place.

D’un bond je fus auprès de lui ; je l’avais pris pour un voleur. Sous son regard, ma surprise et ma colère s’apaisèrent par enchantement ; j’aurais presque juré qu’il m’était connu. Où l’avais-je déjà vu ? quand ? était-ce la veille ? était-ce il y a vingt ans ? je ne savais.

— Je vous ai vu quelque part ? lui dis-je.

— Parbleu ! partout, me répondit-il en haussant les épaules.

Il continuait son examen, toujours avec le même sourire, avec les mêmes hum ! hum ! poussés d’un ton blasé qui me déconcertait. J’avais machinalement commencé à m’habiller. Le jour gris et bas pouvait indiquer sept heures du matin, ou cinq heures du soir (nous étions dans l’équinoxe). D’où