Page:Asselineau - Charles Baudelaire - sa vie et son œuvre.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
Vie de Charles Baudelaire.

maladie. Il y aurait ſans doute plus d’une obſervation fine & profonde à relever dans les pages où il explique les cauſes de la faveur européenne du gouvernement & de la nation belges, « enfants gâtés des gazettes » ; où il examine, en la conteſtant, la ſageſſe proverbiale du roi Léopold Ier, où il traite la queſtion de l’annexion, &c., &c. Néanmoins, je doute, à cauſe de la négligence & de la brutalité de la rédaction, qu’on pût rien tirer de ce manuſcrit que de rares & courts extraits.


Dans l’été de 1865, Baudelaire traverſa Paris, pour quelque affaire, & me fit cet extrême plaiſir de venir me voir. Malgré les bruits alarmants ſur ſa ſanté, qui avaient déjà couru, je ne le trouvai point changé. Peut-être un peu groſſi, ou plutôt alourdi, ce qui pouvait être l’effet du régime du pays, il avait du reſte bonne preſtance ; il était gai & jaſeur. L’œil était clair, & la parole libre & ſonore. Il accula pourtant quelques dérangements au commencement de la ſaiſon : étourdiſſements, douleurs de tête ; mais comme il ne parlait qu’au paſſé & que, d’ailleurs, il me parut