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Bruxelles.

tions qu’on lui adreſſa, il répondit qu’il préparait un ouvrage ſur, ou plutôt contre la Belgique, qu’il avait priſe en horreur après un mois de ſéjour. D’un autre côté, quelques-uns de nos amis qui le viſitèrent à Bruxelles rapportèrent qu’il ne faiſait rien. Il ſe provincialiſait, diſaient-ils, & tombait dans le rabâchage & dans l’oiſiveté. En fait, pendant ces deux années de ſéjour en Belgique, Baudelaire ne publia guère qu’un volume, le cinquième & dernier tome de la traduction d’Edgar Poë, Hiſtoires groteſques & ſérieuſes (1864), & plus tard, vers la fin (1866), les Nouvelles Fleurs du Mal, livraiſon du Parnaſſe contemporain, où les pièces déjà imprimées ſont en grande majorité ſur les inédites. On ne doit compter que pour mémoire les Épaves, publication ſubreptice que Baudelaire n’avouait pas & à laquelle il ne conſentit que par condeſcendance au déſir d’un ami.

Après pluſieurs mois d’attente, nous commençâmes à ſoupçonner que Baudelaire pourrait bien être retenu à Bruxelles pour quelque motif extra-littéraire.

On tenta, pour le décider à revenir, l’effet d’une propoſition collective. Baudelaire refuſa.