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Dernières années à Paris

qu’il avait tant aimée & tant chantée. Il travaillerait là régulièrement, ſans trouble, à loiſir ; puis, las de ſolitude & d’infini, il reviendrait chercher la diſtraction & l’excitation néceſſaires pour remettre ſon eſprit en haleine. Il réglerait ici ſes affaires avec les éditeurs & les journaux, ferait ſes recettes, paierait ſes créanciers ; il reverrait le Louvre, les boulevards, les théâtres, viſiterait ſes amis, &, ſa curioſité amuſée, ſes oreilles repues, il retournerait dans ſon ermitage. Le plan n’était pas ſeulement admirable ; il était ſage & pratique.

Hélas ! comme le dit Théophile Gautier aux dernières pages de ſa biographie d’Honoré de Balzac : « C’était trop beau ! » Baudelaire auſſi devait juſtifier la ſuperſtition des muſulmans, qui redoutent, comme un avant-coureur de calamités, la plénitude du bonheur.