ſarmaient ; des ſympathies nouvelles, jeunes, venaient à lui. Lorſqu’à la fin de la journée, il deſcendait sur le boulevard, il trouvait ſur ſon paſſage toutes les mains ouvertes, & il les ſerrait toutes, meſurant son exquiſe politeſſe ſur le degré d’habitude, ou de familiarité. Sous cette impression de bienveillance générale, les âpretés, les méfiances de ſa jeuneſſe avaient diſparu. Il était devenu plus qu’indulgent, débonnaire, patient à la ſottiſe & à la contradictions. Chacun trouvait en lui un cauſeur charmant, commode, ſuggeſtif, bon vivant, inoffenſif pour tous, paternel & de bon conſeil pour les jeunes. Les ouvrages qu’il publia de l’une à l’autre édition des Fleurs du mal, & après la ſeconde, les Paradis artificiels, le Salon de 1859, la Notice ſur Théophile Gautier, les Caricaturiſtes français & étrangers, les troiſième & quatrième volumes de la traduction des œuvres d’Edgar Poë, Aventures de Gordon Pym & Eureka, l’étude ſur Conſtantin Guys & l’étude ſur Delacroix, enfin les Poëmes en proſe, œuvre originale, commencée à l’imitation ou mieux à l’émulation des Fantaiſies de Louis Bertrand, mais à laquelle le génie particulier de l’émule enleva bientôt tout caractère d’imitation, tous ces ouvrages,
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Vie de Charles Baudelaire.