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Vie de Charles Baudelaire.

un journal d’éducation, le Magaſin des Familles, publia deux pièces : le Châtiment de l’Orgueil & le Vin des honnêtes gens, avec cette annonce : — Ces deux morceaux inédits ſont tirés d’un livre intitulé les Limbes, qui paraîtra très-prochainement, & qui eſt deſtiné à repréſenter les agitations & les mélancolies de la jeuneſſe moderne.

Le titre de Fleurs du Mal, qui fut donné à Baudelaire par un ami, a été pris pour la première fois en tête d’un long extrait publié dans la Revue des Deux-Mondes[1], & accompagné d’une note prudente & timorée qui reſſemblait à un déſaveu ou à une excuſe, & que Baudelaire garda longtemps ſur le cœur.

Voici cette note qu’on peut être curieux de relire aujourd’hui :

« En publiant les vers qu’on va lire, nous croyons montrer une fois de plus combien

  1. Numéro du Ier juin 1855. Les pièces inſérées, qui toutes ſe retrouvent (moins une) ſous le même titre, étaient : — Au lecteur — Réverſibilité — Le Tonneau de la haine — Confeſſion — L’aube ſpirituelle — La Volupté — Voyage à Cythère — À la belle aux cheveux d’or (l’Irréparable) — L’invitation au voyage — Mœfta & errabunta — La Cloche — L’Ennemi — La Vie antérieure — Le Spleen — Remords poſthumes — Le Guignon — La Béatrice — L’Amour & le crâne.