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IV

EDGAR POË



Vers ce temps-là auſſi, une curioſité nouvelle s’empara de l’eſprit de Baudelaire & remplit ſa vie. On devine que je veux parler d’Edgar Poë, qui lui fut révélé par les traductions de Mme Adèle Meunier, publiées en feuilletons dans les journaux. Dès les premières lectures il s’enflamma d’admiration pour ce génie inconnu qui affinait au ſien par tant de rapports. J’ai peu vu de poſſeſſions auſſi complètes, auſſi rapides, auſſi abſolues. À tout venant, où qu’il ſe trouvât, dans la rue, au café, dans une imprimerie, le matin, le ſoir, il allait demandant : — Connaiſſez-vous Edgar Poë ?